"L'Union européenne devrait favoriser... l'utilisation des patrimoines criminels confisqués au bénéfice de la communauté" cit. Commission européenne contre le crime organisé

jeudi 31 décembre 2015

FLARE est mort! Vive Crim'HALT!

Crim'HALT : l'association qui propose des AlternativeS à la grande criminalité
Le projet FLARE Network né en 2008 (link) pour mettre en réseau les différents acteurs de la société civile qui luttent de prés et parfois de loin contre la criminalité organisée en Europe a pris fin le 31/12/2015 suite à une décision de juillet 2014.

5 années de FLARE France : information conférence, antimafia sociale, Ethicando, lobbying ect (tout est sur site) aura permis l'émergence d'un groupe de citoyens qui ont fondé une association :


L'association qui propose des AlternativeS à la grande criminalitécomme

L'association pour impliquer la société civile contre les criminalités complexes : crime organisé, délinquance économique et financière, corruption, évasion fiscale.

Vous pouvez adhérer Crim'HALT

dimanche 11 octobre 2015

FLARE France auditionné par la Commission violence en Corse

20151008_101800Le 8 octobre 2015, la Commission violence de l'Assemblée territoriale invitait Fabrice Rizzoli, spécialiste des mafias et du crime organisé. Fabrice Rizzoli est l'auteur d'un livre La mafia de A à Z et a réçu le prix Falcone des droits de l'homme en 2014. Il a fondé l'association Crim'HALT pour obtenir une loi d'usage social des biens confisqués et il est aussi le permanent d'Anticor. La Collectivité Territoriale Corse est la "Région" en Corse. Elle se compose d'un exécutif avec son président, Paul Giaccobi (lien corruption), et d'une Assemblée avec un autre président. Ce dernier, Dominique Bucchini a mis en place une commission de lutte contre la violence (Cf. janvier 2015). Pour cette dernière réunion de la mandature, il n'était plus question de violences faites aux femmes ou de violences à l'école mais de violences "économiques", celle des criminels professionnels (cf. Corse : mafia ou pas mafia? That is the question! ).
20151008_100658Mais à part Etienne Bastelica (communiste et citoyen du front de gauche) et Dominique Bucchini, aucun élu n'est venu entendre les témoignages et les pistes proposées alors qu'ils étaient nombreux lors des autres sessions (cf. Corse matin, les élus sèchent…)
Les témoignages Mme Bianconi (association anti-racket) puis de Gigi et Jean-Jacques Ceccaldi, un couple d'entrepreneurs rackettés qui ont porté plainte mais dont l'issu du procès s'est soldé par une relaxe furent émouvants (cf. Flare France). Que de solidtude face à une menace aussi forte ! Que le prix est élevé pour avoir exercé ses droits de citoyens. Les médias aussi avaient fait le déplacement. Soit comme speakers avec Thomas Brunelli, journaliste en Corse et Salvatore Cusimano de la RAI-Sicile qui a envoyé une vidéo. Soit comme témoins avec la présence toute la journée de Corse matin et de Radio RCFM (itv du 9 octobre)
DSC_6508A la demande de la Commission, Fabrice Rizzoli a présenté une géopolitique critique des criminalités (cf. Séminaire Sciences Po Paris) : "Il n'y a pas d'un côté une économie légale et de l'autre une économie illégale, mais une seule économie dont les composants sont enchevêtrés et solidaires" cf. Atlas de mafias, ed Autrement, 2014, p. 19. La Corse, la France ou l'Europe sont au cœur d'une système politico-économique mondial qui produit de la criminalité. Ce sont les fabricants de tabacs qui se débarrassent de leur stock de cigarettes auprès des trafiquants et non pas ces derniers qui impulsent la contrebande de tabac dans le monde. C'est la "mondialisation" qui fabrique toujours plus de déchets ; une croissance associée à une production de normes qui accouche de facto des réseaux parallèles d'écoulement de ces déchets. Les criminels ne sont pas des déviants, hors de la société. Il sont dans la société. Ils sont le monde d'aujourd'hui (travaux Jean de Maillard, brillant magistrat français). Par rapport à d’autres régions la violence des professionnels du crime est sans aucun doute exacerbée en Corse.
DSC_6505Mais Il n'existe aucun présupposé culturel en Corse comme ailleurs qui explique une violence de ce type. La Corse est le monde et des solutions existent. Il appartient à l'Etat et aux élites de les proposer aux citoyens. Il n'est pas acceptable que l'Etat en appel à la responsabilité individuelle sans faire sa part. On ne peut pas demander à un élu de témoigner contre des gangsters si le préfet n'accomplit pas le contrôle de légalité. L'Etat ne peut pas demander à des citoyens de lutter contre la corruption alors que le ministre de la justice nomme le procureur! On ne peut pas demander aux commerçants rackettés de témoigner si on ne met en place un système de protection des témoins (cf.Le décret sur les « coopérateurs de justice » enfin signé?. On ne peut pas demander d'impliquer la société civile sans lui attribuer des biens confisqués...

DSC_6529Sur la violence comme sur l'économie criminelle mondialisée, Fabrice Rizzoli est revenu sur les solutions culturelles visant à impliquer la société civile, seule manière de renverser le rapport de force aujourd'hui en faveur des corrompus de tous bords. Fabrice Rizzoli propose des projets pédagogiques dans les écoles (cf. "Entre les Lignes"), revenant sur les expériences de lutte contre le racket en Italie (Addio pizzo).... Citant le travail de l'association Anticor Vincent Carlotti (cf. tribune du Monde), Fabrice Rizzoli a aussi évoqué la situation du maire Linguizetta menacé parce qu'il fait juste son travail de maire en respectant le PLU, une mission peu soutenue par les préfets qui se succèdent (cf. Le Monde).
DSC_6526Présentant le modèle italien de lutte contre la grande criminalité qui a fait baisser la violence à son minimum par exemple en Sicile (5 meurtres mafieux par an pour 5 millions d'habitants), Fabrice Rizzoli a insisté sur l'usage social des biens confisqués comme mesure phare contre la violence. Fabrice Rizzoli note qu’après 5 ans de lobbying en France, seule l'association Anticor à intégré dans son plaidoyer (art 19.) l'usage social des biens confisqués. Anticor état une véritable association, du bas vers le haut, qui refuse les subventions pour préserver son indépendance, elle a, seule à ce jour, compris l’intérêt d'une telle mesure pour lutter contre la corruption.
DSC_6525Fabrice Rizzoli a, en fin d'audience, offert des produits fait par des coopératives sur des terres confisquées à la mafia. Depuis une loi de 1995, l’État peut mettre à disposition des citoyens des biens confisqués aux mafieux (cf. Article réference). La première coopérative en Sicile date des années 2000. En 2012, des jeunes dans l'arrière pays Palerme demandent un contrat de travail pour être embauchés dans un domaine agricole! (cf. écoute téléphonique d'une mafieux qui se plaint d'une telle demande sur ces terres :-)
Vous avez compris le cercle vertueux qu'amorce l'usage social des biens confisqués? Il change les mentalités!
Le couple de citoyens victimes de racket est reparti avec un paquet de pâte complète bio dont les céréales sont faites à Corleone, fief de la mafia et de l'Antimafia (cf. "La mafia de A à Z, 162 définitions De A comme "Accumulation du capital" à Z comme "Zoomafia" - Tim Buctu éditions - 2015)
Le président de la Commission Dominique Bucchini est reparti avec un pot de confiture de citrons dont les produits viennent d'une coopérative dans l'arrière-pays de Palerme. Le terrain appartenait à un chef de la mafia qui a fait assassiner le juge Giovanni Falcone : aujourd’hui des jeunes gagnent leur vie honnêtement sur ce terrain.


samedi 10 octobre 2015

Le livre sur la mafia, l'Antimafia

couv1-mafia
La mafia de A à Z

162 définitions De A comme "Accumulation du capital" à Z comme "Zoomafia"

Un nouveau livre avec Tim Buctu éditions

scientifique, pédagogique parfois ludique

Pour comprendre la confiscation antimafia, la mafia, l'Antimafia...

Se le procurer :

- Tim Buctu éditions

- Dans vos librairies à commander - Paris : la Librairia 89 rue du Faubourg Poissonière 75009 Paris

- Avec dédicace : chèque de 18 euros (frais de port inclus) : écrire un mail pour avoir l'adresse postale Cliquez : adresse mail

dimanche 4 octobre 2015

1er salon "des livres et l'alerte"

12088178_958033384235074_4431402337921056161_nLe salon du livre sur le lancement de l'alerte

Attention : évènement de la décennie

Sur deux jours 14/15 novembre


La plaquette des INVITES
Le programme des TABLES RONDES 
La présentation du salon PRESSE 


Malgré les déclarations, les atteintes à l’environnement et à la santé, la gravité des atteintes aux libertés individuelles, la révélation des pratiques douteuses d’un certain monde politique et des affaires n’ont pourtant pas donné lieu à des réformes ou des protections efficaces pour celles et ceux qui nous ont alertés.
De nombreux ouvrages analysent les dysfonctionnements de nos démocraties, leurs auteurs participent à la réflexion sur les orientations de nos sociétés en indisposant et bousculant les pouvoirs en place. Le livre s’impose comme un moyen d’alerte rigoureux donnant une ampleur certaine à ces démarches « citoyennes ».
Au coeur de l'alerte, les lanceurs d'alerte qui a pour but de signaler un danger ou un risque, en interpelant les pouvoirs en place et en suscitant la prise de conscience de ses contemporains. En interaction avec des juristes, des journalistes et des militants associatifs, le « lanceur d'alerte » la clairement séparé de celles de dénonciateur (sincère) et de délateur (intéressé). Il est souvent au coeur d'un organsimes qui va se retourner contre lui suite à son signalement comme Stéphanie Gibaud.

A côté, du lanceurs d'alerte, il y a le whistleblower (littéralement celui qui donne un coup de sifflet) qui désigne celui qui entend donner un coup d'arrêt à une action illégale ou irrégulière.

FLARE France a partcicipé modestement à l'alerte en France, dénonçant  infiltration mafieuse dans l'économie légale mais porposant toujours des solutions impliquant la société civile (cf. Usage sociale des biens confisqués)

Fabrice RIZZOLI, animateur de FLARE France de 2010 à 2015 et fondateur de l'association Crim'HALT comme alternative participera aux tables rondes.

Mais avec surtout : Eric ALT Magistrat, Fabrice ARFI Journaliste, Raymond AVRILLIER Maire Adjoint honoraire de Grenoble, Michel BADRE Ingénieur expert en évaluation environnementale, Anne BEAUMANOIR Juste et Résistante, Marie-Christine BLANDIN Sénatrice, William BOURDON Avocat, Thierry BRUN Journaliste, André CICOLELLA Chercheur, Maxime COMBES Économiste, Hélène CONSTANTY Journaliste, Erri DE LUCA Écrivain, Luc DECASTER Cinéaste, Marie DE LA CHAUME Journaliste, Antoine DELTOUR lanceur d’alerte Lux Leaks, Gilles DEVERS Avocat, Irène FRACHON Lanceuse d’alerte Mediator, Yann GALUT Député, Stéphanie GIBAUD Lanceuse d’alerte UBS France, Catherine GUILYARDI Journaliste, Eric HALPHEN Président d’honneur Anticor, Florence HARTMANN Journaliste, Sylvestre HUET Journaliste scientifique, Daniel IBANEZ GPII Lyon-Turin, Eva JOLY Député européenne, Hervé KEMPF Journaliste, Corinne LALO Journaliste, Marion LARAT Lanceuse d’alerte, Elise LUCET Journaliste, Nicole Marie Meyer Lanceuse d’alerte, Eliane Patriarca Journaliste, Patrick PELLOUX Médecin urgentiste, Gilles PERRET Cinéaste, Laurent PINATEL de la confédération paysanne, Jean-Luc PORQUET Journaliste, Michèle RIVASI Députée européenne, Denis ROBERT Journaliste, Marie-Monique ROBIN Journaliste, Thierry SALOMON Negawatt, Coline SERREAU Cinéaste, Séverine TESSIER co-fondatrice d’Anticor, Annie THEBAUD-MONY Spécialiste amiante, Christian VELOT Lanceur d’alerte Dr en biologie, Jean Christophe PICARD, président d'Anticor, Françoise VERCHÈRE GPII Notre-Dame-Des-Landes, LA PARISIENNE LIBÉRÉE Chroniqueuse-chanteuse...

vendredi 4 septembre 2015

Cinéma anti-corruption : la leçon


Sortie le mercredi 9 septembre

"Dans une petite ville bulgare, Nadia, enseignante d'anglais, cherche à confondre un de ses élèves qu'elle soupçonne de vol, en rappelant à la classe les principes moraux de la vie en société. 
Au même moment, de lourdes difficultés financières menacent sa famille. 
Déterminée à garder la tête hors de l'eau, elle tente par tous les moyens de collecter l'argent nécessaire avant qu'il ne soit trop tard. 

Jusqu'où ira-t-elle pour sauver sa famille ?" Un film émouvant, fin et une critique féroce d'un monde corrompu." 
 

jeudi 25 juin 2015

Encore un super colloque mais quelle Alternative?

paradis fiscaux

Crim'HALT vous incite vivement à participer à ce colloque afin d'y intervenir.

Ou sont les solutions?

Quel rôle pour la société civile?


Rappel : 
Dans le cadre d'une prérogative régalienne : seul l'usage social des biens confisqués permet d'impliquer le citoyen.

La maison des fraudeurs à la taxe carbonne doit devenir un centre culturel ou mieux acceuillir une coopérative!

L'hôtel particuier du dicateur africain avenue Foch doit devenir une résidence universitaire pour étudiants africain

L'appartement de Takieddine doit devenir le siège de SHERPA, Transparence et ANTICOR


LuxLeaks, SwissLeaks, EDF…Les 12 derniers mois ont à nouveau été ponctués de scandales de grande ampleur venus rappeler le caractère industriel de l’évasion et la fraude fiscalesqui sont à l’origine d’un manque à gagner phénoménal pour les Etats, du Nord comme du Sud.
En parallèle, l’année 2015 est marquée par la multiplication des initiatives politiques au sein de l’OCDE, de l’Union Européenne et des Nations Unies ; et nombreux sont ceux qui ont affirmé récemment que le temps des paradis fiscaux était révolu.
Les initiatives en cours sont-elles suffisantes? Dans quelle mesure vont-elles inciter les entreprises à changer leur comportement en matière fiscale ? Les pays en développement, premières victimes de ces pratiques, vont-ils en bénéficier ? Quel sort est réservé aux lanceurs d’alerte, sans qui aucun scandale n’aurait vu le jour ? Quel rôle doit tenir la justice dans ce processus ?
A l’occasion des 10 ans de la Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, chercheurs, journalistes, décideurs politiques et représentants de la société civile sont invités à débattre et à formuler des pistes d’action concrètes pour faire progresser la justice fiscale.
Voici une vidéo de 2 minutes tiré du documentaire l'Argent Sale de Nicolas Glismois qui rappelle que la banque américaine Wachovia a blanchi du 1er mai 2004 au 31 mai 2007 pour 378,4 milliards de dollars provenant de la vente de de cocaïne des cartels colombiens. L'argent des mafias repart dans les paradis fiscaux pour se mélanger avec l'argent de l'évasion fiscale mais aussi des projets légaux...

La paradis fiscal est un donc, avant une tout, une arme culturelle de destruction massive de la démocratie et de la citoyenneté.
Il faut apporter une réponse culturel et sociale

vendredi 22 mai 2015

Le trafic d’armes à feu en Europe et en France : état des lieux et enjeux géopolitiques

Un fléau grandissant
Conférence Diploweb.com - GEM, Mercredi 3 juin de 18 h à 20 h, campus parisien de GEM, 64 rue du Ranelagh, 75016, Paris.
Jean-Charles Antoine, Docteur en géopolitique (IFG), auteur de "A armes illégales. Le trafic d’armes à feu en France", éd. du Plateau.
Conférence - Débat - Dédicace - Cocktail offert par GEM. 
https://docs.google.com/forms/d/1-oB8h2-RPG2oQkg7RhegNGN9-imRrvGG3aKSdhY3YC4/viewform

 Les biens des trafiquants doivent être confisqués et redistribués à la société civile pour devenir un centre culturel, une école de la seconde chance ou centre de soin pour toxicomanes...

Contre les biens mal acquis : la réutilisation des biens confisqués 
ou  Contre le crime organisé : pour une confiscation-redistribution

mardi 19 mai 2015

Marseille: un homme abattu par balles

Ça recommence!

C'est le deuxième meurtre par balle dans la cité phocéenne depuis samedi. L'homme de 45 ans a été abattu par deux individus à moto.

Un homme âgé de 45 ans a été abattu par deux individus à moto mardi matin à Marseille. Il se trouvait dans une cité située à proximité du Stade Vélodrome, près du centre-ville, dans le 8e arrondissement a appris l'AFP de source policière. 

 Les biens des trafiquants doivent être confisqués et redistribués à la société civile pour devenir un centre culturel, une école de la seconde chance ou centre de soin pour toxicomanes...

Deuxième homicide par balles depuis samedi

Il s'agit du deuxième homicide par balles depuis samedi dans la cité phocéenne: ce jour-là, en pleine rue, un jeune homme de 28 ans avait été tué à l'arme automatique dans l'après-midi. Lire la suite...



lundi 18 mai 2015

Rassemblement des Citoyens européens contre les sociétés-écrans

ANTICOR/CRIM'HALT VS Sociétés Écrans
Mardi 19 mai 2015, le Parlement européen adoptera la quatrième directive sur la prévention de l’utilisation du système financier à des fins de blanchiment et de financement du terrorisme.
Présenté comme un moyen de lutter notamment contre les infractions fiscales, la création de registres nationaux des bénéficiaires réels ne permettra pas de neutraliser réellement l’utilisation des sociétés-écrans à des fins de fraude fiscale.
Seule l’adoption d’un règlement imposant le principe de la transparence des sociétés de manière uniforme dans l’ensemble des États membres pourrait venir à bout de ces entités et de leurs conséquences mortifères pour l’État de droit et la démocratie.
Tel est l’objet de l’initiative citoyenne européenne « Pour une Europe plus juste, neutralisons les sociétés-écrans ».

Les signataires de l’appel « Pour neutraliser vraiment les sociétés-écrans » invitent les citoyennes et citoyens européens à se rassembler ce mardi 19 mai, à 17 h, au Lieu d’Europe (8, rue Boecklin,  67 000 Strasbourg).

Contact presse : Chantal CUTAJAR, représentante du comité citoyen de l’ICE « Pour une Europe plus juste, neutralisons les sociétés écran ».
Port. 06 63 27 64 91

Les sociétés-écrans permettent de cacher l’identité des bénéficiaires réels d’une société. Elles sont au cœur des montages permettant le blanchiment de l’argent du crime et la fraude fiscale à grande échelle. Elles doivent disparaître. La directive, qui doit être adoptée le 19 mai 2015 par le parlement européen à Strasbourg ne permettra pas de résoudre ce problème crucial, mais nous avons un moyen d’agir : signons l’initiative citoyenne européenne pour la fin des sociétés-écrans, pour obliger la commission européenne à mettre un terme définitif à ces structures qui, autorisées par de nombreux pays, y compris au cœur de l’Europe, permettent aux criminels et aux fraudeurs de prospérer.
En signant cette initiative, nous affirmons notre volonté et notre détermination à vivre dans une Europe qui agisse en cohérence avec les conventions et traités élaborés à l’échelle internationale et européenne et fixent clairement des limites à la sphère marchande en interdisant et punissant les trafics qui portent atteinte à l’intégrité de l’homme et à son environnement : celui notamment d’êtres humains, d’organes, d’armes, de drogues et de produits pharmaceutiques frelatés, d’espèces animales et végétales protégées, de déchets, etc…. Et pourtant, en totale contradiction avec ces engagements, de nombreux Etats membres continuent d’offrir aux fraudeurs et aux organisations criminelles la possibilité de prospérer, en mettant à leur disposition les moyens qui leur permettent d’infiltrer l’économie et d’inonder les systèmes financiers européens de flux d’argent issus de trafics prohibés : les sociétés-écrans.
Parfaitement légales, de plus en plus sophistiquées, discrètes et trop souvent ignorées dans les scandales de corruption ou de fraude fiscale qui éclaboussent régulièrement les États de l’Union européenne, le dernier en date étant celui du Swissleaks, les sociétés-écrans sont pourtant au cœur du problème des flux financiers illicites et c’est la raison pour laquelle il faut les éradiquer.
De ce point de vue, le projet de 4ème directive qui sera soumis au Parlement européen le 20 mai 2015 est notoirement insuffisant1. En effet, il ne suffira pas de mettre à la charge des Etats l’obligation non sanctionnées de créer un registre des propriétaires réels au sein de chacun des Etats membres et dont l’accès sera extrêmement limité pour certaines organisations de la société civile.
Parce que cette directive est insuffisante, nous demandons qu’un règlement européen imposant dans le droit des sociétés de l’Union européenne le principe de transparence des actionnaires et des dirigeants soit adopté, de manière à ce qu’il ne soit plus possible de créer des sociétés et des trusts avec des prête-noms et d’empêcher ainsi les autorités de poursuite d’identifier les têtes de réseaux des organisations criminelle, de saisir et confisquer leurs avoirs. Adopter ce principe de transparence dissuadera les organisations criminelles d’utiliser l’Europe comme terrain de leurs exactions. 

 A quand une loi qui permettrait la confiscation et la redistribution à la société civile des biens mal acquis? Ces sociétés écrans doivent devenir des centres culturels, des écoles de la seconde chance.
Seule une mesure de cet ordre permettra de neutraliser ces sociétés-écrans, et donc de priver les organisations criminelles des outils juridiques qui leur permettent de prospérer et d’étendre leur influence et aux fraudeurs fiscaux de priver les Etats des contributions dont ils ont besoin pour assurer la solidarité nationale.
C’est un enjeu démocratique et nous avons les moyens d’agir pour y parvenir.

vendredi 15 mai 2015

DIPLOMATIE: Géopolitique de la criminalité internationale, coll. "Les grands dossiers", n°26, Avril/Mai, 2015.

   Depuis les années 1980, le phénomène de mondialisation s'est accentué, permettant un  développement accru des différents flux (capitaux, financiers, humains, informationnels), également facilité par la chute du mur de Berlin et la fin de la bipolarité. Si les activités économiques légales ont donc connu un essor important, le phénomène a également profité aux organisations criminelles ayant diversifié leurs zones d'activités en s'inscrivant dans la problématique des "nouvelles menaces" transnationales.
Pourtant, la lutte contre la criminalité organisée s'effectue encore largement à un niveau national. Or, sans coopération interétatique, les législations nationales ne permettent pas de lutter efficacement contre des organisations transnationales, s'appuyant sur une imbrication de leurs activités légales et illégales au sein de plusieurs Etats, afin d'échapper aux poursuites judiciaires. C'est cette problématique que le numéro de diplomatie se propose d'étudier à travers un tryptique analytique Enjeux/Acteurs/Activités, permettant bien aux lecteurs profanes de saisir la complexité du phénomène.
            Le premier temps s'attarde ainsi sur les grandes évolutions et enjeux du phénomène. Mickael Roudaut, administrateur de la commission européenne au sein de l'unité "lutte contre le crime organisé" revient notamment sur le double phénomène de politisation du crime et de criminalisation de la politique. Pour lui, le monde n'obéirait plus à une logique de territoires, mais de flux, même si la lutte contre les flux illicites demeure essentiellement nationale. Les enquêtes financières se heurtant aux procédures administratives et au manque de coopération interétatique, les frontières nationales protègeraient les criminels des enquêtes judiciaires.
La lutte contre la criminalité organisée transnationale est d'autant plus complexe qu'il s'agit d'un objet d'étude relativement flou. Xavier Rauffer, criminologue, explique à ce titre que les activités illégales étant dissimulées par nature, les populations ne perçoivent pas nécessairement l'importance du phénomène. Ainsi, le public est plus réceptif aux menaces directement perceptibles car mises en scène, à l'image du terrorisme. L'agenda des politiques répressives se concentre alors sur celles-ci, ne permettant pas l'octroi de moyens financiers et institutionnels suffisant à la lutte contre la criminalité organisée.
            La deuxième partie, "Mafias et crime organisé", dresse une cartographie des principales organisations criminelles dans le monde, exemplifiant ainsi les grandes évolutions mentionnées en première partie. A cet égard, Fabrice Rizzoli, universitaire et président de Crim'Halt, montre bien comment la 'Ndrangheta, officiellement la plus puissante des mafias italiennes, a pérennisé son existence par l'imbrication de ses activités légales et illégales. Principale organisation impliquée dans le trafic de cocaïne en Europe, elle participe également à l'économie légale, notamment via son investissement dans l'exposition universelle se déroulant cette année à Milan.
L'article de Gavin Slade, professeur de criminologie à Toronto, vient appuyer les observations de M. Roudaut sur la criminalisation de la politique. S'appuyant sur l'exemple de l'Etat mafieux en Russie, il explique que les organisations criminelles russes ne sont pas autonomes vis-à-vis du pouvoir étatique. Les élites politiques et administratives entretiennent la criminalité organisée à travers des logiques de prédation économique, relevant d'une "Sistema", des pratiques entendues, encadrées par des règles informelles régissant les transactions d'affaires et politiques.
            Enfin, la dernière partie s'appuie sur la mise en perspective des principales activités criminelles: Les différents trafics (armes, drogues, êtres humains etc.), mais également la criminalité en col blanc. Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire, souligne bien l'importance des intermédiaires dans le blanchiment d'argent. "Blanchir l'argent sale" nécessite de trouver des intermédiaires capables de transférer des capitaux du secteur économique illégal vers le secteur légal. Pour cela, ces professionnels doivent posséder les compétences techniques nécessaires, mais également une "honorabilité" de façade.
            La revue se termine ainsi comme elle commence, soulignant bien l'imbrication entre les activités criminelles légales et illégales, et conduisant le lecteur à s'interroger sur une dichotomie qui tend de plus en plus à s'éroder.
Relevons tout de même que plusieurs pistes de réflexions sont proposées par les auteurs tout au long de la revue. Outre la systématisation  de l'enquête financière censée compléter l'enquête criminelle, l'on peut également relever la proposition de Fabrice Rizzoli et Thierry Colombié de développer le statut des collaborateurs de justice, dont l'aide est indispensable à l'obtention d'informations sur des activités dissimulées. Enfin, comment ne pas mentionner la possibilité d'une confiscation des biens sans condamnation pénale du propriétaire et leur redistribution à la société civile, mesure ayant fait se preuves en Italie.

En attendant, l'on peut toujours espérer la création d'un centre de recherche scientifique indépendant, afin de concurrencer la production de statistique effectuée par les services des organes coercitifs d'Etat.