"L'Union européenne devrait favoriser... l'utilisation des patrimoines criminels confisqués au bénéfice de la communauté" cit. Commission européenne contre le crime organisé

jeudi 14 juin 2012

Michel Koutouzis et Pascale Perez chez Ethicando

ETHICANDO
6 rue de la Grange aux Belles 75010 Paris

CRIME, TRAFICS ET RESEAUX
Géopolitique de l'économie parrallèle

Chez ETHICANDO jeudi 14 juin à 20h : présentation du livre
Crime, Trafics et Réseaux  (Géopolitique de l’économie parallèle)
En présence des auteurs Pascale PEREZ,  docteur en géographie et  Michel KOUTOUZIS, historien et membre fondateur de l'Observatoire Géopolitique des Drogues (OGD puis OGC).

P. PEREZ est de 1994 à 1998 chargée du secteur Afrique à l’OGD où elle réalise les travaux cartographiques de l’Observatoire ; elle est co-auteur de l’Atlas mondial des drogues.

M. KOUTOUZIS est auteur de l’Atlas mondial des drogues désormais disponible ICI et a publié de nombreux ouvrages dont “L'Argent du djihad” sur les financements du terrorisme, “Entropie” un roman décrivant le monde des trafics pétroliers, ainsi que le "Que sais-je ?" sur le blanchiment.

Une soirée pour réfléchir ensemble sur le rôle joué par le crime organisé dans l’économie légale et par les trafiquants vis-à-vis d’un système dont ils ne sont plus en marge mais en sont le centre.

Lors d’un entretien avec un trafiquant en Albanie, ce dernier me fit remarquer

« qu’il était issu d’une société où le commerce en soi était interdit » : « Voyez-vous, ces temps sont révolus à jamais. Ne venez pas nous dire que le commerce est permis puis nous embrouiller avec des détails de produits interdits. L’offre et la demande, voilà la seule règle. »

En Arménie, un Vory z’akone septuagénaire me disait : « Je suis devenu millionnaire sous Staline, vous croyez que je vais perdre de l’argent maintenant ? »
En écho, un jeune trafiquant d’armes de la banlieue parisienne m’affirmait : « C’est un produit très prometteur. Et ne croyez pas que je parle en l’air. J’ai fait une étude de marché… »
Suspendus entre un discours capitaliste, une logique mercantile et une morale à la carte, ces hommes savaient avec qui ils parlaient. Mais ils estimaient que leurs contradictions n’étaient pas plus importantes que les miennes, et encore moins que celles des pouvoirs publics.

Il y a encore vingt ans, le discours consistait à affirmer :

« Si ce n’est pas moi qui le fait, ce sera un autre. » 

Ce n’est plus le cas.

« Sans nous, répètent-ils à l’unisson, plus de banques, plus de commerces… Le système s’effondrerait. » 

Ils ne se considèrent plus à la marge d’un système, mais en son centre hypocritement honteux… 

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